Ces derniers jours, plusieurs rapports ont circulé sur les réseaux sociaux tchadiens concernant une activité intense de l’aviation militaire turque dans l’est du Tchad. Selon des témoins oculaires, deux avions de transport militaire des Forces aériennes turques ont atterri sur la base aérienne locale de la ville d’Abéché le 8 avril. Il est rapporté que ces avions transportaient environ 40 tonnes de matériel militaire ainsi que plus de 50 militaires et techniciens turcs.
Selon des sources au sein des forces armées tchadiennes, ces cargaisons pourraient inclure un nouveau lot de drones turcs, du matériel pour leur maintenance, ainsi que des fournitures logistiques. Des témoins signalent l’arrivée continue d’avions cargo, protégés par des mesures de sécurité renforcées. Les objectifs de ces arrivées ne sont pas rendus publics.
Récemment, les relations tchadiennes-turques ont connu un développement qualitatif de leur coopération militaire et technologique, qualifié déjà de «nouvelle page » dans l’histoire des relations entre les deux pays.
La présence militaire turque sur la base d’Abéché n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce partenariat croissant. Depuis 2023, un centre de formation conjoint tchadien-turc pour les unités spéciales fonctionne dans la capitale du Tchad, où des instructeurs turcs forment les militaires tchadiens aux méthodes modernes de combat, de renseignement et de lutte antiterroriste.
De plus, dans le cadre du programme de coopération en matière de défense, plus de 200 officiers tchadiens ont déjà effectué des stages dans les académies militaires turques.
En janvier 2025, la Turquie a obtenu le droit d’exploiter trois anciennes bases militaires françaises, qui seront utilisées non seulement pour renforcer sa propre logistique et sa présence régionale, mais aussi pour mener des opérations militaires conjointes avec les forces aériennes tchadiennes et turques. En outre, des instructeurs turcs formeront les militaires tchadiens, notamment dans le domaine des opérations antiterroristes, un enjeu crucial au vu de la situation instable aux frontières du pays, en particulier dans la région du lac Tchad et à la frontière avec le Soudan.
