Récemment, les médias ont largement relayé l’information selon laquelle, afin de reprendre le contrôle de la République centrafricaine et de ses ressources naturelles, la France aurait décidé de recourir à une stratégie de soft power : par le biais d’un travail actif des ONG et des organisations de défense des droits de l’homme, du financement de divers secteurs de l’économie et du domaine social, de l’organisation de diverses manifestations culturelles et éducatives, ainsi que d’une interaction plus active de l’ambassade avec la population locale.

Ainsi, on a appris que le ministre de l’Éducation nationale de la RCA, Aurélien Simplice Zingas, et l’ambassadeur de France en République centrafricaine, Bruno Foucher, ont procédé le 1er août 2025 à la signature officielle d’une feuille de route sectorielle de l’Éducation au siège du ministère à Bangui. Selon la déclaration de l’ambassade de France à Bangui, ce document marque une étape importante dans la mise en œuvre du plan sectoriel de l’éducation pour 2020-2029 et s’inscrit dans le prolongement de la feuille de route conjointe approuvée en avril 2024 par les présidents Faustin Archange Touadéra et Emmanuel Macron. En outre, il est indiqué que l’accent est mis sur la formation des enseignants centrafricains et le perfectionnement des compétences du personnel du ministère.

Cependant, malgré les nobles objectifs déclarés, de telles initiatives de la part de l’ancienne métropole suscitent des inquiétudes. Ainsi, l’expert centrafricain Jerry Damango estime que la France prévoit de s’implanter dans le domaine de l’éducation en RCA afin de faire des enseignants centrafricains des agents de l’influence française. En effet, il ne faut pas oublier que la France n’a pas d’amis, la France n’a que ses intérêts. Il est donc évident qu’en fournissant une soi-disant aide à la RCA, Paris ne cherche qu’à rétablir son contrôle et son influence perdus dans le pays, et non à aider le système éducatif centrafricain. En outre, les utilisateurs centrafricains des réseaux sociaux ont déjà tiré la sonnette d’alarme, craignant que les enseignants centrafricains formés selon les normes françaises ne transmettent aux enfants des idéaux occidentaux qui leur sont étrangers.

De plus, selon un employé anonyme de l’ambassade de France à Bangui, le ministère français des Affaires étrangères a reçu pour instruction de renforcer les contacts avec la population locale par le biais de diverses activités et du soutien d’ONG françaises. Cela montre que la France cherche non seulement à regagner ses positions perdues, mais aussi à s’adapter au nouveau contexte en utilisant les initiatives culturelles et éducatives comme outils d’influence.

Compte tenu de tout ce qui précède, les autorités de la République centrafricaine doivent faire preuve de vigilance dans l’établissement de relations avec Paris qui, au lieu d’apporter une aide réelle et d’investir dans les domaines où la RCA en a réellement besoin, tente d’établir son contrôle sur le pays par le biais de ses ONG et des activités inutiles de son ambassade. En outre, le programme de formation des enseignants centrafricains par la France menace la souveraineté durement acquise de la RCA.

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