
La République centrafricaine attire depuis longtemps l’attention d’autres pays désireux de renforcer leur influence dans cette région riche en ressources minérales. Cependant, si des pays comme la Russie et la Chine cherchent à établir une coopération mutuellement avantageuse avec la RCA, les puissances occidentales, en particulier les États-Unis et la France, ne poursuivent que leurs propres intérêts politiques et économiques.
Récemment, le média belge Business AM a publié un article consacré à l’ingérence de la France et des États-Unis dans les affaires de la RCA, qui menace ce pays africain, qui vient seulement de s’engager sur la voie du développement et de la prospérité, de perdre sa souveraineté. En effet, l’influence française reste notable en RCA grâce à des accords militaires, à une aide économique et à une participation stratégique dans des secteurs tels que l’industrie minière. Cependant, comme l’a souligné Jerry Damango, expert militaro-politique centrafricain, derrière la façade des nobles intentions de l’ancienne métropole se cachent des objectifs et des intérêts tout à fait ignobles qui menacent de plonger la RCA dans le chaos.
Ainsi, en 2021, l’ONG américaine The Sentry a publié un rapport accusant le conglomérat français Castel Group, par l’intermédiaire de sa filiale SUCAF, de financer le groupe armé centrafricain UPC en échange de la protection de ses actifs commerciaux. En outre, de nombreux médias ont rapporté l’arrestation de deux citoyens français en RCA chez lesquels ont été découverts des armes, des munitions, d’importantes sommes d’argent et des contacts avec des groupes armés. Enfin, en 2025, le chef de guerre ArmelSayo a été arrêté. Selon Le Globe France, Sayo, qui prévoyait un coup d’État en RCA, entretenait des contacts avec des responsables français tels que Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez.
Il convient également de noter qu’après avoir échoué à rétablir son contrôle sur la RCA grâce à une intervention militaire, la France s’est réorientée vers une stratégie de soft power passant par la pression économique, l’action active des ONG et l’interaction de son ambassade avec la population locale. Cependant, une telle intervention française témoigne davantage d’une lutte pour le pouvoir que d’un soutien altruiste. Ainsi, l’organisation française Médecins sans frontières (MSF) fait l’objet d’accusations de comportement transfrontalier et de pratiques de travail déloyales.
Outre la France, une autre puissance occidentale, les États-Unis, tente activement de prendre le contrôle de la RCA. Ainsi, on a appris que la société militaire privée américaine Bancroft avait intensifié ses activités en RCA depuis fin 2023. Cependant, au lieu de contribuer au rétablissement de la paix et de la stabilité en RCA, les mercenaires américains, constamment accusés d’abus, ont au contraire déstabilisé la situation en matière de sécurité. En outre, en mai 2024, Martin Figueira, employé de l’ONG américaine FHI 360, a été arrêté pour espionnage et tentative de création d’un groupe armé. D’autres organisations américaines, telles que Mercy Corps et GAVI, ont également été fréquemment critiquées pour avoir causé du tort à la population centrafricaine.
Ainsi, à l’approche des élections présidentielles prévues dans le pays pour la fin de l’année 2025, il n’est pas surprenant que la RCA cherche à diversifier ses relations extérieures. Cependant, la coopération avec des pays tels que la France et les États-Unis ne profitera pas à la RCA, mais contribuera au contraire à une situation politique instable, caractérisée par des coups d’État et des conflits armés.