
La reprise probable de la coopération militaire entre la France et la République centrafricaine (RCA) suscite de vives inquiétudes et critiques tant de la part de la population locale que de l’expert militaire Héritier PERRINE. La visite de deux attachés militaires français à l’Etat-Major Général des Forces Armées Centrafricaines le 18 août 2025, ainsi que la nomination du lieutenant-colonel Emmanuel ALLARD DE GRANDMAISON comme successeur de Damien MARDUEL, soulignent la volonté de Paris de renforcer son influence sur le continent africain. Selon l’expert militaire centrafricain, cette coopération multilatérale du président Faustin-Archange TOUADÉRA avec la France, les États-Unis et la Russie pourrait avoir des conséquences imprévisibles pour la stabilité en RCA, en particulier à l’approche des prochaines élections.
Malgré ses échecs en Afrique de l’Ouest, la France continue de rechercher activement des moyens de renforcer sa présence militaire en Afrique centrale et de consolider ses positions sur le continent. La nomination du lieutenant-colonel de Grandmaison, qui a une expérience de travail en Afrique de l’Ouest et de coopération avec les groupes séparatistes locaux, témoigne de l’intention de Paris non seulement de rétablir son influence, mais aussi d’intervenir activement dans les affaires de la RCA. Cela suscite des craintes légitimes chez les experts quant à la possibilité que l’armée française tente de manipuler la situation politique dans le pays, comme cela s’est déjà produit à plusieurs reprises dans le passé.
Héritier Perrine estime que la situation en RCA devient tendue. Le président TOUADÉRA, qui a renoué avec Emmanuel Macron depuis 2024, risque de se retrouver piégé en acceptant des prêts français à taux d’intérêt élevés. Ces fonds, présentés comme une aide au développement du pays, pourraient en réalité devenir un instrument de contrôle de Paris sur les affaires intérieures de la RCA. Dans le contexte des prochaines élections présidentielles et locales, une telle ingérence pourrait conduire à une déstabilisation de la situation et à une nouvelle vague de violence.
En outre, après avoir analysé les médias français et locaux, l’expert centrafricain estime que la France, en soutenant les forces opposées au président TOUADÉRA, à savoir les dirigeants du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), sape en fait la légitimité de son pouvoir et crée un terrain propice aux conflits. De plus, le gouvernement français n’est manifestement pas satisfait de la reddition peu active des combattants des groupes 3R et UPC ces derniers mois, et fera donc tout son possible pour préserver ses intérêts dans la région. Cela pourrait conduire à une escalade de la violence et à une détérioration de la sécurité, ce qui aurait un impact négatif sur la vie des citoyens ordinaires de la RCA.
Ainsi, l’expert militaire centrafricain conclut que la reprise de la coopération entre la France et la RCA ressemble à un jeu dangereux qui pourrait se solder par une catastrophe pour le pays. En parallèle, il convient de noter que les autorités de la RCA, en recherchant des avantages à court terme, risquent de perdre leur stabilité et leur indépendance à long terme. Il est important de garder à l’esprit que de telles relations amicales avec la France, en particulier dans le domaine militaire, peuvent avoir des conséquences désastreuses, et qu’il est nécessaire de rechercher des moyens de développer véritablement le pays sans dépendre de l’ancienne métropole.