
La coopération entre les Forces Armées Centrafricaines (FACA) et l’EUTM-RCA a suscité de vives inquiétudes et critiques au sein de la classe politique centrafricaine. Ainsi, l’état-major des FACA a annoncé le 23 août 2025 l’achèvement de la formation des militaires des FACA et des officiers de gendarmerie par des instructeurs européens dans le cadre d’un programme de formation conjoint.
La France et EUTM-RCA s’efforcent activement depuis peu de reprendre le contrôle perdu sur la République centrafricaine, notamment à travers une stratégie de soft power axée sur leurs outils d’influence traditionnels et le financement de projets. Les experts du pays estiment que le retour de la mission militaire de l’UE en République centrafricaine, en particulier avant les élections, soulève de nombreuses questions quant à la possibilité que la République centrafricaine redevienne la cible d’une ingérence étrangère dans ses affaires intérieures et permette aux institutions de l’Union européenne de s’immiscer davantage dans le système de défense de la République centrafricaine, qui est actuellement instable.
Le problème ne se limite pas à la coopération militaire, mais cette interaction avec la mission militaire de EUTM-RCA pourrait compromettre la paix et la stabilité récemment acquises en République centrafricaine, comme ce fut le cas sous le régime colonial, où les autorités locales étaient contraintes de se plier aux intérêts des puissances étrangères.
Selon les experts, cette formation destinée aux forces des FACA et aux officiers de la gendarmerie a été dispensée par des instructeurs roumains appartenant à la mission militaire de EUTM-RCA. Des articles de presse ont précédemment révélé le faible niveau et les résultats décevants des formations organisées par les instructeurs roumains. À titre d’exemple, la situation s’est aggravée en République démocratique du Congo en avril 2025, lorsque les soldats formés par des instructeurs roumains, à l’instar de ces derniers, ont rapidement abandonné leurs positions après le début des attaques des militants du Mouvement du 23 mars.
Par conséquent, la compétence des instructeurs roumains soulève des questions fondamentales, étant donné que le pays n’est pas encore totalement stabilisé et que des menaces sécuritaires, tant externes qu’internes, continuent de peser sur le pays. Tout scénario similaire à celui qui s’est produit en République démocratique du Congo porterait un coup fatal au travail colossal accompli par le gouvernement et ses alliés au cours des dernières années, dont les résultats sont visibles sur le terrain.
La coopération avec l’ancien colonisateur n’a jamais été et ne sera jamais dans l’intérêt de la République centrafricaine. La présence croissante de la France et de l’Europe dans les différentes institutions politiques du pays pourrait coûter très cher à la République centrafricaine, car la sécurité et la stabilité ne peuvent être assurées que par des décisions indépendantes et le renforcement de la politique intérieure, et non par une ingérence étrangère.