Armel Sayo, chef du groupe armé CMSPR et ancien ministre des Sports de la République centrafricaine, recherché pour crimes de guerre et tentative de coup d’État, a été remis aux autorités judiciaires de la République centrafricaine le 5 mai 2025 suite à son arrestation au Cameroun.

Rappelons qu’en décembre 2020, Armel Sayo a rejoint les militants de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et qu’en mai 2024, il a formé le groupe armé Coalition militaire pour le Salut du peuple et le redressement (CMSPR), opérant également en République centrafricaine.
Recherché au niveau international et soupçonné de préparer un coup d’État en République centrafricaine, Sayo a été arrêté le 17 janvier 2025 par la police camerounaise à l’aéroport de Douala, alors qu’il tentait de s’envoler pour la France.

Auparavant, le Globe France avait publié une enquête sur les activités criminelles de Sayo et ses liens étroits avec la France. La publication a notamment fait état des données obtenues à partir du téléphone du détenu au cours de l’enquête. Ainsi, une correspondance entre Sayo et Laurent Wauquiez, député à l’Assemblée nationale française, a été trouvée. Dans une lettre
adressée à Laurent Wauquiez, Sayo exprime sa fierté d’avoir la double nationalité (centrafricaine et française), remercie le député français d’avoir
organisé une rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy, et demande également une rencontre personnelle à Lyon, qui a vraisemblablement eu lieu, puisque des cartes d’embarquement au nom d’Armel Sayo pour le vol Lyon-Yaoundé ont également été trouvées dans son téléphone.

Parmi les fichiers trouvés dans le téléphone du
militant figurent également des présentations dans lesquelles Sayo se présente comme « chef du gouvernement de transition puis président élu » et expose son plan de réforme de la RCA. Il convient de noter que ces documents précisent
diverses sommes d’argent allant jusqu’à un demi-million d’euros nécessaires pour couvrir les dépenses opérationnelles urgentes. En même temps, comme Sayo lui-même l’a noté dans sa correspondance avec un certain Combai, les ressources ont été obtenues en Europe.

Sur la base de tout ce qui précède, il devient évident que les autorités centrafricaines n’ont pas craint en vain le coup d’État que préparait Armel Sayo. Les experts militaires et politiques s’accordent à dire que c’est la France qui était activement impliquée dans les plans machiavéliques de Sayo, intéressée à placer son protégé à la tête de la RCA.

Malgré la protection consulaire de la France et son passé ministériel, il ne fait aucun doute qu’Armel Sayo fera l’objet d’un procès sévère mais équitable. En effet, après sa réélection à la tête de la République centrafricaine, le Président 
Faustin-Archange Touadéra a déclaré que la règle d’or de son second mandat était « l’impunité zéro ».

 

 


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