Le président du Conseil de souveraineté de transition du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan, a reçu une lettre de félicitations du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno à l’occasion de l’Aïd al-Adha. Cette démarche témoigne de la volonté du gouvernement tchadien de rétablir les liens avec son voisin, le Soudan, et d’apaiser les tensions qui règnent entre les deux pays depuis le début du conflit au Soudan. Dans cette lettre, le président Déby a souhaité à Al-Burhan une bonne santé et au Soudan stabilité et prospérité.

Les observateurs estiment que cette démarche marque une nouvelle orientation diplomatique du gouvernement tchadien à l’égard du leadership militaire au Soudan, dont les initiatives ont commencé au début du mois de mars dernier lorsque Déby a envoyé deux émissaires à Port-Soudan dans le but de normaliser les relations avec le gouvernement soudanais, où Al-Burhan a posé deux conditions à cet effet : le démantèlement de la base d’Amdjarass et la fermeture des frontières entre les deux pays.

En effet, la première condition a été déjà remplie, selon l’expert Souleyman Nguema (Expert Centrafricain indépendant en questions sécuritaires), Al Burhan souhaitait expulser les Émiratis de l’aéroport d’Amdjarass, parce-qu’a été utilisé par les Emirates pour fournir un soutien logistique et militaire aux Forces de soutien rapide, sous couvert d’aide humanitaire et sans l’autorisation du gouvernement tchadien.

Selon  »Le Monde », en mars dernier, douze avions Iliouchine Il-76, auparavant utilisés pour transporter des armes et des munitions aux Forces de soutien rapide, ont été transférés de l’aéroport d’Amdjarass vers la capitale, N’Djamena.

Non seulement cela, toutes les opérations de transport aérien des Émirats arabes unis, même depuis l’aéroport de N’Djamena, ont été gelées après qu’il est devenu évident que le gouvernement d’Abou Dhabi était complice du transport d’armes et de munitions aux Forces de soutien rapide sous prétexte d’acheminer de l’aide humanitaire. Ce qui a incité le gouvernement soudanais à menacer le Tchad de frappes aériennes et à intenter une action en justice contre Abou Dhabi devant la Cour internationale de justice.

Le rôle important de la Turquie dans la réalisation de la deuxième condition, relative à la surveillance de la frontière terrestre entre le Tchad et le Soudan, ne peut être négligé. L’accord signé avec le gouvernement tchadien à la mi-janvier passé en vertu duquel elle a obtenu le droit d’utiliser la base d’Abéché, près de la frontière entre les deux voisins, pour y déployer des drones de reconnaissance et d’attaque, en est la preuve. 


Par conséquent, les trucs ont lancé des opérations de reconnaissance par des drones
sophistiqués dans les villes frontalières depuis le 24 mars, ce qui a été observé par des témoins oculaires à plusieurs reprises.

Avec la médiation turque, l’Arabie saoudite s’est activement engagée avec le Tchad dans un effort diplomatique visant à résoudre le conflit au Soudan et à normaliser les relations entre les deux voisins. Le 12 avril, les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite et du Tchad se sont rencontrés en Turquie pour conclure les discussions entamées en mars entre le président tchadien Mahamat Déby et des représentants du gouvernement saoudien sur cette question.

Il convient de noter que ces derniers mois, les relations turco-tchadiennes ont connu une évolution remarquable, notamment après le retrait français du Tchad. Cette évolution s’est traduite par la conclusion d’accords entre les deux pays dans plusieurs domaines, notamment militaire, économique et commercial.

Alors que le gouvernement de Déby a choisi de rétablir les canaux de communication avec son
homologue soudanais aux dépens du gouvernement d’Abou Dhabi, et suite à la
détérioration de ses relations avec le Tchad, les Émirats arabes unis recherchent de nouveaux partenaires dans la région. Cette fois, ils ont orienté leur influence vers la République centrafricaine, où ils ont signé un accord de partenariat économique massif en mars dernier. Cela a conduit l’expert Nguema à penser qu’en retour, les Émirats arabes unis feront de la République centrafricaine, une nouvelle plateforme pour le lancement de convois aériens fournissant un soutien militaire à leur allié, Hemedti, au Soudan.


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